L’épisiotomie : une pratique non sans risque

Au début de ce mois, l’association El Parto es Nuestro a dénoncé une affiche accrochée dans un hôpital des îles Canaries, dont les messages contredisaient les directives officielles du protocole en matière de soins d’accouchement. Plus grave encore, le soutien du gouvernement des Canaries et du Service de santé des Canaries, deux institutions figurant sur l’affiche. Je suis particulièrement frappé par le schéma suivant : “favorisant la réalisation d’épisotomies centrales par rapport aux latérales. Promouvoir l’intradermique”.La stratégie du ministère de la santé pour un accouchement normal précise clairement que “si nécessaire”, l’épisotomie sera semi latérale et sa suture sera faite d’un matériau résorbable.

Il existe un mythe selon lequel une épisiotomie (parce que c’est une coupure parfaite et nette) est meilleure qu’une déchirure, mais est-ce vrai ? Car vous devez savoir qu’une telle pratique chirurgicale n’est pas sans risques, comme une infection ou une perte de sang excessive. En outre, rien ne prouve que le risque de traumatisme périnéal grave ou d’amélioration de la récupération périnéale soit réduit grâce à cette technique. Elle ne serait pas non plus utile pour réduire l’incontinence urinaire.

Les idées fausses sur l’épisiotomie.

Tableau des épisiotomies

L’épisiotomie est une coupure dans le périnée (zone située entre l’anus et le vagin) qui est pratiquée pendant l’expulsion, avec la conviction que cela facilite la sortie du bébé, en évitant les larmes. Mais réfléchissons : non seulement la peau du périnée est coupée, mais aussi les tissus et les muscles qui les relient. Les preuves déconseillent régulièrement cette procédure chirurgicale, en fait, l’OMS elle-même indique clairement que (si les épisiotomies sont pratiquées dans un hôpital) elles ne seront pas de routine.

C’est une intervention chirurgicale, elle est donc associée à des infections, une mauvaise cicatrisation, des saignements abondants, des douleurs lors des rapports sexuels… ; elle n’est pas du tout inoffensive, et ne doit pas être utilisée aussi souvent qu’elle l’est. Certaines croyances maintiennent la manque de confiance dans le corps de la femme et processus physiologiques sans intervention. J’ai entendu une fois une idée très étrange concernant l’épisiotomie, qui la justifiait pour éviter des dommages cérébraux au bébé qui, pendant l’accouchement, “frappe” le périnée.

Mais vous pouvez accoucher sans intervention, sans déchirure, et sans risque pour le bébé.

Si vous ne voulez pas que votre périnée soit coupé…

Bébé après l'expulsion

Renseignez-vous sur les pratiques d’accouchement dans l’endroit où vous souhaitez accoucher, consulte s’ils suivent des stratégies pour les soins d’accouchement normauxSi vous avez un problème, parlez au coordinateur du service d’obstétrique, présentez un plan de naissance, cherchez des alternatives si vous pensez que c’est nécessaire. On parlait ici de massage périnéal pour détendre et renforcer la zone ; et il faut savoir qu’accoucher librement, dans la posture que le corps demande, et en bougeant si nécessaire, facilite l’expulsion, et sans déchirure !

Il est nécessaire de rendre visible que l’ocytocine synthétique, la surveillance, les manœuvres comme Kristeller, … vous désavantagent en rendant le travail difficile.

Vous avez subi une épisiotomie et vous ne savez pas comment vous occuper de la coupure ?

N’oubliez pas de laver la zone à l’eau et au savon, de la sécher doucement aussi (mieux vaut une douche qu’un bain), et si vous le pouvez, de vous nettoyer après être allé aux toilettes. Contrôlez la douleur avec de la glace locale ou de l’eau et du sel, en prenant des analgésiques (l’ibuprofène et l’acétaminophène sont tous deux compatibles avec l’allaitement maternel). Pour remettre votre périnée en forme après l’opération, consultez votre sage-femme, ou un bon kinésithérapeute, et demandez conseil. Si vous présentez des symptômes d’infection (gonflement, fièvre, rougeur…), consultez un médecin.

Image – Wellcome Images